Covid-19

Par Magalie Chantreau, Responsable Veille Sociale chez Proginov

Les salariés ne s’en sont sans doute pas rendus compte, mais c’est effectivement un véritable ouragan qui s’est abattu sur les éditeurs de paie avec les mesures exceptionnelles d’accompagnement liées au Covid-19 (activité partielle et arrêts de travail dérogatoires).

Revenons un peu sur les faits. De mi-mars à fin avril, j’ai dénombré pas moins de 6 ordonnances, 2 lois, 1 décret, 1 arrêté ministériel, 6 versions différentes d’un questions/réponses du Ministère de l’Emploi (souvent contradictoires d’ailleurs), sans oublier les informations informelles complémentaires émanant de l’URSSAF, l’AGIRC/ARRCO et les organismes de prévoyances et de mutuelles. Et tout cela en quelques semaines !

Dès le début de la crise, c’est une course contre la montre qui s’est engagée. Pour le mois de mars, les textes sont parus le 27 du mois, alors que 50 % des bulletins étaient faits. En avril, il a fallu appliquer des nouvelles conditions de manière rétroactive. Et pourtant, chez les éditeurs, comme chez nos clients, il a fallu s’organiser, agir vite pour faire face, le tout en sous-effectifs et en télétravail.

Pourquoi la période a été si compliquée ? Le chômage partiel, c’est pourtant simple !
Les mesures mises en place par le gouvernement sont très différentes du cas précédemment connu sous la dénomination « Activité partielle ». De plus, les textes ont évolué au fil de l’actualité, parfois sous la pression des syndicats ou des branches métier, parfois sous celle des caisses de prévoyance, mutuelle ou retraite, ou tout simplement parce que les annonces gouvernementales donnaient lieu à interprétation.

Il a fallu s’organiser !
Heureusement, une réelle solidarité s’est mise en place sur les réseaux sociaux. La profession des experts-comptables s’est montrée soudée et a beaucoup échangé pour s’accorder sur l’application des textes.

Du côté des éditeurs, l’objectif était simple : que leurs clients (entreprises ou experts-comptables) puissent éditer les bulletins de salaire en temps et en heure. Mais comment faire quand l’éditeur lui-même n’a pas toutes les informations ? Quand les textes ne sont pas clairs et sont sujets à interprétation ?

Les principaux éditeurs de paie sont rassemblés dans une association : la SDDS (association pour la Simplification et la Dématérialisation des Données Sociétés). Cette dernière a recensé les questions des éditeurs pour les transmettre aux institutions. Ce travail a permis de mettre le doigt sur les points d’ombres et les cas non traités, de manière à ce que l’État en prenne conscience et statue sur ces points.

Sur le plan opérationnel, dans un premier temps, la plupart des éditeurs (dont Proginov) ont développé en urgence un programme d’export pour faciliter le téléchargement de la liste des salariés et les heures chômées à déclarer en activité partielle sur le site de la DIRRECTE.

Ensuite, chez Proginov, les équipes ont dégagé les moyens nécessaires : les projets moins urgents ont été mis de côté et les chefs de projets paie, la hotline et le développement ont été particulièrement mobilisés. 6 versions sont sorties depuis le début de la crise, pratiquement une version par semaine.

Un bel exemple de réactivité de la part des équipes qui ont dû faire face aux clients désemparés, mais aussi à des services de l’État qui n’étaient pas prêts non plus, comme la DSN par exemple.

Ce qu’il faut retenir…
Chacun, en tous cas chez Proginov, s’est considérablement investi pour apporter une réponse rapide et fiable à nos clients. Je voudrais également remercier ces derniers qui ont su se montrer patients, lorsque nous n’avions pas les réponses à leurs questions. Ce qu’il faut retenir, c’est que tout le monde a fait de son mieux… Qui n’en aurait pas fait autant sur une telle période ?