Photo de mains en train de taper sur les touches d'un clavier d'ordinateur

La réforme de la facturation électronique représente une transformation majeure pour les entreprises françaises. À l’horizon 2026, les flux de factures entre entreprises devront transiter par des plateformes certifiées, appelées PDP (Plateformes de Dématérialisation Partenaires). Ces PDP joueront un rôle d’intermédiaire stratégique dans le transport de flux critiques – ceux de vos factures clients et fournisseurs.

C’est donc un choix structurant. Et à l’heure où certains acteurs redoublent d’efforts pour vous engager au plus vite, il est essentiel de prendre le temps d’un choix éclairé, guidé par la stratégie plus que par la précipitation.

Un marché en mouvement… et encore flou

Aujourd’hui, environ 90 acteurs sont positionnés ou en cours d’enregistrement comme PDP. Autant dire que l’offre est foisonnante, hétérogène, et pas toujours lisible. Et pour cause :

  • Les textes règlementaires continuent d’évoluer,
  • Des modèles techniques (comme une standardisation des API entre éditeurs / Opérateurs de Dématérialisation (OD) et PDP) sont encore à l’étude,
  • Au niveau européen, la norme VIDA (TVA à l’ère numérique) prévoit quelques compléments.

Dans ce contexte mouvant, des prestataires cherchent à contractualiser avant même que les règles du jeu soient fixées. D’où l’importance d’adopter une approche programmatique, comme le rappelle très justement Damien Charrier, président du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables dans cet article paru dans le Journal des Entreprises en mai 2025 : “Les entreprises ne doivent pas se précipiter dans le choix d’une plateforme ».

Les bons réflexes pour bien choisir sa PDP

Il existe autant de modèles économiques que d’acteurs, ce qui complique la comparaison. Voici les critères essentiels à prendre en compte pour choisir un acteur de confiance :

  • Pérennité de l’entreprise et de son offre : le partenaire choisi doit pouvoir vous accompagner dans la durée.
  • Simplicité et intégration : limitez les outils et partenaires pour éviter la complexité technique et fonctionnelle.
  • Technicité et support : assurez-vous que l’acteur maîtrise la règlementation, l’international (norme VIDA), et vous offre une réelle assistance.
  • Transparence tarifaire : méfiez-vous des offres trop attractives en apparence. Analysez en détail les coûts par facture (volumétrie de données, archivage légal, abonnement mensuel, etc.).
  • Engagements de service (SLA) : un bon prestataire doit proposer des niveaux de service clairs et garantis.

Ce projet est aussi une opportunité

Au-delà de la contrainte règlementaire, la réforme de la facturation électronique est une véritable occasion de revisiter vos processus internes. Moins de paperasse, moins de saisie manuelle, plus d’automatisation : c’est un gain de temps et de performance à la clé.

L’édition 2025 de la Journée de la Facturation Électronique (JVE), qui s’est tenue le 13 mai 2025, a bien montré l’engagement des acteurs publics et privés autour de ce virage stratégique. Une chose est claire : les entreprises les mieux préparées en sortiront gagnantes.

En résumé, avant de vous engager, commencez par faire le point avec vos partenaires. Échangez avec votre expert-comptable ou votre conseil habituel. Leur vision globale est précieuse pour faire un choix cohérent. Ne signez rien à la hâte. Ce choix concerne un flux critique, il mérite une vraie réflexion. L’échéance approche néanmoins à grand pas, et il est crucial de commencer cette démarche.